Cimetière de Laeken

Le cimetière de Laeken est le plus ancien cimetière de la région de Bruxelles-Capitale. Il fait partie des cimetières paroissiaux.

D'une superficie de 6 hectares, le cimetière de Laeken accueille la dernière demeure de nombreux bruxellois célèbres (voir la rubrique A voir). Ce cimetière très minéral accueille des sculptures et divers joyaux architecturaux. Ils font de ce lieu un véritable musée à ciel ouvert.

Galeries

Inédites en Belgique, les galeries funéraires témoignent de l'ingéniosité d'un homme, Emile Bockstael. En 1875, il est alors Echevin des Travaux Publiques. Il insiste pour augmenter le nombre d'emplacements. La population de Laeken croît et le nombre d'inhumations également. Nos souverains reposent dans la crypte du cimetière, de nombreux notables souhaitent être enterrés non loin de la famille royale.

Emile Bockstael propose donc de construire des galeries funéraires à l'image de celles que l'on peut trouver en Italie ou en Espagne. La construction de ce premier réseau souterrain débute à partir de 1876. La première galerie de 31 mètres est mise en service en 1878. Rapidement 6 nouvelles galeries suivent.

Classées en 1997, ses galeries occupent une superficie de plus d'un hectares et demi avec 300 mètres de couloirs. Plus de 4000 défunts y sont enterrés.

Emile Bockstael

Le dernier bourgmestre de Laeken est inhumé au centre de son projet, les galeries souterraines. Deux monuments lui sont dédiés. Le souterrain, simple avec son nom et celui de son épouse. Un autre en surface pourvu de son buste en pierre bleu devant une grille et un vitrail.

La voûte du monument est taillée en un seul bloc de granit bleu. On observe les armoiries de Laeken et deux urnes. Ernest Salu signe ce monument et Pierre Theunis le buste. Les vitraux réalisés par Louis de Contini présentent diverses scènes mythologiques, faisant référence aux putto ou à la mort.

Léonce Evrard

Monument dédié à l'amour éternel. A la suite du décès de son épouse Louise Flignot, Léonce Evrard fait ériger cet édifice. Lors du solstice d'été, le soleil dessine un cœur à l'intérieur du monument ouvert au ciel par une coupole. Une pleureuse lève sa main vers ce cœur "éternel".

Le Penseur

Une sculpture méditative dans l'enceinte du cimetière. Jef Dillen, antiquaire et marchand d'art acquiert l'œuvre afin être enterré en-dessous de celle-ci. Afin de valoriser cette œuvre, la Ville propose que la concession soit face à l'entrée du cimetière. A sa mort en 1971, la veuve de Dillen lègue la statue à la Ville ainsi qu'une somme d'argent pour l'entretien de la concession.

Cet exemplaire pourrait être la première version de la célèbre sculpture d'Auguste Rodin. Commencé en 1880, Rodin travaille jusqu'à son décès sur ce Penseur, un agrandissement du "Poète" situé au-dessus des "Portes de l'Enfer".

La Malibran (1808-1836)

Née à Paris, Maria Felicia Garcia est chanteuse comme ses parents et sa sœur Pauline.

Particulièrement douée, Maria se fait vite remarquer. Elle tourne dans plusieurs pays. Epouse d'Eugène Malibran, après leur divorce, elle garde son nom d'artiste "la Malibran". En seconde noces, elle se marie à Charles de Bériot, violoniste.

Peu de temps après une chute de cheval dans Hyde Park, elle décède sur scène à Manchester. Une dernière messe somptueuse lui est organisée dans la cathédrale de la ville anglaise. Elle est enterrée une première fois à Manchester avant de rejoindre Laeken. Sa maison à Ixelles devient l'actuelle maison communale.

Le monument carré qui lui est dédié est surmonté d'une coupole. Il se ferme grâce à une double porte en bronze avec des angelots. Des motifs de flambeau agrémentent le sol en mosaïque. A l'intérieur, une représentation de l'artiste dans le rôle de Norma Bellini par Guillaume Geefs. Au pied de celle-ci un quatrain d'Alphonse de Lamartine dédié à l'artiste.