Œuvre d'art de Christoph Fink

L'œuvre d'art Chant pour Ascenseur de Christoph Fink est visible dans Brucity, le Centre administratif de la Ville de Bruxelles (Rue des Halles 4 - 1000 Bruxelles).

Chant pour Ascenseur, Brucity / Milieu Nord-Ouest, 2023
Une variation sur la résonance sympathique
Christoph Fink
1963, Gand, Belgique. Vit et travaille en Belgique.

Couches sonores (paysages auditifs de diverses régions du monde et compositions instrumentales pour guitare électrique et percussion) étalées, décalées dans l'espace-temps par des systèmes aléatoires, des rythmes cosmiques évolutifs (soleil/lune) et des fonctions signalétiques (horaires civils et religieux) : l'idée du monde comme un orchestre, l'évènement global comme un chant. L'ascenseur devient ici un instrument, une caisse de résonance complexe où ses propres sons, ses rythmes ascendants et descendants résonnent avec la matière sonore ajoutée.

Chant pour Ascenseur est un jeu d'équilibre subtil entre volume, timbre (la complexité de la couleur sonore) et diversité d'archives sonore. Non-spectaculaire, il est un ronronnement au bord du silence.

Conception, orchestration et montage : Christoph Fink, archives sonores : Christoph Fink & Joëlle Tuerlinckx, installation : Johan Vandermaelen, programmation : Christoph De Boeck, manoeuvres: Victor Pilar.

Gand, 1963. Il vit et travaille à Bruxelles.

Artiste multidisciplinaire et musicien-compositeur d'une œuvre publique depuis 1987 (expositions collectives et individuelles montrées par des institutions internationales telles que la Tate, le Kunstverein Salzburg, le SMAK, Muhka, The Drawing Center et Dia Beacon, New York ou dans les biennales de Saõ Paulo, Istanbul, Venise et la Manifesta à Francfort).

Son travail, sous le titre générique 'Atlas des Mouvements', porte sur la relation de l'intensité de l'expérience individuelle dans une mise en rapport au contexte historique, géo-politique mondial. La musicalité, en tant qu'outil philosophique et pratique, y joue un rôle majeur. Ce qui se traduit, outre le travail plastique, par des oeuvres sonores polyphoniques, des compositions, des conférences et des œuvres performatives (percussions, guitare et violon électriques, électronique, montage de paysages sonores réalisé en direct sur scène).

Depuis 1997 (et depuis 2015 en collaboration avec Valentijn Goethals), il travaille en étroite collaboration avec Joëlle Tuerlinckx sur l'aspect sonore et choréographique de certaines de ses expositions et principalement sur l'ensemble de son travail filmique, performatif et théâtral.

Courte introduction à l'Atlas des Mouvements

"Ce que nous savons, c'est que nous percevons quelque chose, mais pas plus que ça" Heinz Von Foester

Après l'aventure de l'art conceptuel, de l'abstraction en Europe, du minimal art en Amérique, c'est là que je situerais mon œuvre, intensément connecté au quotidien, c'est à partir de là qu'elle se définit, qu'elle prend et traduit un certain plaisir à se positionner dans le monde, à percevoir et explorer les relations entre les choses : contempler, vivre le paysage dans le sens le plus large du terme.

Au départ, l'idée d'un "Atlas des mouvements" concerne l'archivage d'un matériel de voyage : enregistrements audiovisuels, notes 'chronogéographiques' (des prises de notes à la fois extrêmement brèves et détaillées) de passage dans ces 'natures mortes étonnement dynamiques'. Le traitement de ces données, principalement des listes d'annotations et d'indications d'espace-temps résultait en formes de présentation expérimentales complexes, en constructions cartographiques et sonores expansives (dessins, diagrammes, tableaux, mobiles, paysages sonores et compositions instrumentales). En d'autres termes : des traductions possibles de ces observations.

Ces expériences directes du paysage, par traitements, systèmes et méthodes subjectives intègrent alors un ensemble de données, d'actualités plus vaste, des études philosophiques, géographiques et sociologiques, des confrontations et collaborations, d'autres formes d'expressions poétiques. L'expérience individuelle est donc 'informée' par le contexte collectif de l'environnement. Et vice versa. Le travail, au-delà d'un déplacement dans le paysage et d'une prise de note sur le terrain de l'observation forme un ensemble bien plus élargi d'études, regroupées alors sous le titre générique d'Atlas des mouvements.

Sous l'angle musical la portée poétique de l'œuvre peut être lue de manière plus précise encore. (C'est en raison de sa connotation musicale que le terme "mouvements" a été délibérément choisi). Au delà de la forme graphique du travail plastique qui se rapproche d'une partition musicale (retranscriptions codifiées de mouvements dans le temps et l'espace), l'idée centrale est de concevoir le monde ou la "réalité" comme une structure musicale dans son sens le plus large.

Nous revenons ainsi à l'une des premières étapes de cette entreprise de notifications, d'observations, de transformations, et au potentiel poétique de la notation du temps et de l'espace qui lui est associé. Le passé et le futur ne cessent de s'unir dans un présent hyper dynamique perpétuellement en mouvement. Cela constitue le 'superflux' et l'intangible de la 'réalité'. C'est, à mon avis, ce que l'on essaie de toucher et de démêler dans les arts.

C'est aussi là que se situe ce travail : un questionnement et un émerveillement devant le mystère de cette "réalité", ni plus ni moins.

Œuvre d'art de Christoph Fink